Avec l’exploitation du pétrole et du gaz prévue en 2023, le Sénégal verra sa croissance économique se situer à 11,5% contre 5,5% en 2022. En moyenne, le partage des revenus issus des deux champs Grand tortue ahmeyim (Gta) et Sangomar (Sne) permettra à l’Etat du Sénégal d’obtenir plus de 500 milliards de francs Cfa par an sur les trente années d’exploitation.
HYDROCARBURES – Au Sénégal, les récentes découvertes de ressources naturelles permettront au pays d’entrer dans le cercle restreint des producteurs de pétrole et de gaz. Le démarrage des exploitations est prévu en 2023 pour les gisements gaziers du Grand Tortue Ahmeyim (Gta) et pétroliers de Sangomar (Sne).
Par ailleurs, le pays dispose, également, d’autres ressources découvertes en Offshore à fort potentiel tels que Yakaar-Teranga, ce qui, à terme, le placera parmi les plus grands producteurs de gaz en Afrique à côté du Nigéria et de l’Algérie. Ceci ressort de l’étude sur l’impact des revenus provenant de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières dans l’économie sénégalaise.
Selon cette étude menée par le ministère en charge de l’économie, du plan et de la coopération à travers sa Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), les prévisions sur le moyen terme, intégrant la production du pétrole et du gaz dans la branche des activités extractives tablent sur une croissance économique de 11,5% en 2023 contre 5,5% en 2022, soit un gain de 5,7 points de pourcentage (scénario de base).
Cette forte évolution de la dynamique économique serait attendue avec des implications significatives sur les finances publiques, note la Dgppe. Pour le scenario de base, les résultats montrent, selon l’étude, que le financement des dépenses d’investissement grâce aux recettes provenant de l’exploitation aurait une incidence positive sur l’activité avec le Pib, la consommation et les investissements privés qui augmenteraient en moyenne respectivement de 2,56%, 1,8% et 3,08% sur toute la période d’exploitation.
« Les échanges extérieurs s’amélioreraient avec notamment une hausse moyenne plus importante des exportations de 5,46% contre 2,42% pour les importations, se traduisant par une évolution favorable du compte courant de 0,97% », renseigne le document. Qui indique dans la foulée que les capacités de productions sont estimées à plus 100 000 Baril/Jour pour les gisements du Sne et 28 millions de mètre cube par an pour le Gta dont les réserves sont partagées avec la Mauritanie.
Selon le cadre juridique en vigueur, le rapport de l’étude souligne que le partage des revenus issus de ces deux champs (Gta et Sne) permettra à l’Etat du Sénégal (Petrosen y compris) d’obtenir une part estimée entre 52% et 66% des bénéfices non actualisés sur toute la période d’exploitation.
Cette manne financière est évaluée à environ 30 milliards de dollars américains sur les trente années d’exploitation, soit en moyenne plus de 500 milliards de francs Cfa par an d’après la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen). Par ailleurs, le document confie que l’exploitation à moyen et long terme des gisements additionnels tels que Téranga, Yakaar, Fan, se traduirait par un fort accroissement des recettes de l’Etat issues des ressources naturelles.
Le Sénégal renforce son cadre juridique pour une gestion optimale des ressources naturelles
Certaines mesures ont été adoptées par les autorités publiques sénégalaises dans le but d’assurer une bonne gestion des ressources naturelles du pays. L’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la transparence des industries extractives depuis 2013, en est une.
Aussi, l’adoption des nouveaux Codes pétrolier et minier constituent des réformes majeures permettant d’améliorer le cadre juridique afin de mieux préserver les avantages du pays. En outre, la loi sur « le contenu local » dans le secteur des hydrocarbures votée en 2019, promeut une forte implication du secteur privé national et de la main d’œuvre locale dans l’industrie pétrolière et gazière.
A en croire le rapport, une Loi en phase de préparation permettra également de définir une clé de répartition optimale des revenus tirés de l’exploitation entre le budget de l’Etat, ainsi que les fonds souverains de stabilisation et intergénérationnel.
Maderpost / Lejecos