TRIBUNE – Dire les choses. Les dénoncer. Sans rien laisser passer. Férocement. Au besoin. Sans insulter. Sans salir pour blêmir. Parce que convaincu que le respect de nos semblables est la règle de notre conduite, comme disait le bon vieux Johann Wolfgang Von Goethe. Même s’il s’en trouverait qui ne manquerait de dire que « celui qui n’a pas du respect pour lui-même n’a pas droit d’en exiger des autres (Jean-Claude Delamétherie) ». Nous voilà commentant, avec plus ou moins de retenue, la déclaration du Président de la République au dernier grand Magal de Touba, sur l’usage des insulteurs publics des réseaux sociaux. Ces lurons en foire, qui y vont gaiement, avec, je soupçonne, un brin de maîtrise raisonnée du jalonnement de leurs intentions pavées d’irrévérences calculées. Le tableau n’est pas beau à voir. Rien de Kassé ni de Jacob. Des allées d’insanités qui en disent long sur un cadastre national dérangé par les atermoiements politiques et les nombreuses déconstructions sociales en cours, d’une société en pleine mutation. Piégée par la révolution digitale. Dans cette ambiance perverse où maux et mots se déchaînent et se bousculent, en l’absence de toute grammaire et codification sociale, l’enjambement se révèle non seulement le grand jour la faillite de l’éducation, mais encore consacre l’ère de la décadence du verbe, du comportement. Comment peut-il en être autrement lorsque ceux qui commandent ont perdu la honte, et ceux qui obéissent le respect ? Qui est fautif ? Mes rejetons de cartouchards au lycée et à l’Université reconvertis syndicalistes parce qu’ils n’ont pas eu la chance de faire les grandes écoles ? Ou parce que je n’ai pas pu assurer ? Faute de mieux ? Parce que je suis-moi même un chômeur endurci, capable seulement de reproduction incontrôlée qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de maîtriser, pour l’avenir de ma maisonnée et de mes gosses. Basta ! Oh que oui ! Je me placerais, fier comme un paon, devant la glace. Pour voir. Le massacre. Ma perte ! Téranga. Tu parles, cela fait longtemps que je lui ai donné un sacré coup de pied. Je ne m’en suis même pas rendu compte. Trop nombriliste pour ça ! Que pouvons bien faire d’autre qu’insulter. Dans un pays qui devient mensonger. Difficile. Pris dans le nouvel exercice de communautarisme que personne ne veut voir venir. Et pourtant ! Où n’importe qui, investi d’un pouvoir aléatoire qu’il est le seul à voir, se délimite des zones d’influences et d’action sans borne. Sans respect aucun pour l’autre, ni pour le bien ni pour la République. Chacun fait ce qui lui plait, comme il lui chante, n’importe quand, n’importe où, n’importe comment, pour n’importe quoi. Et on nous demande de ne pas insulter ! Qu’allons-nous faire d’autre sinon nous insulter. A quoi s’attendre, quand on a fini par ne plus rien respecter. C’est à la mode. Administrés, Administrateurs, pouvoir, opposition. Dites-moi qui n’insulte pas ? Comment en est-on arrivé là ? Nous, jadis si enviés sur le continent et ailleurs, par nos pairs humains, que nous avons gentiment affublés de mots agréables à entendre à l’oreille telle la musique : « niak« , « naar », » toubab ». Pourquoi n’insulterions nous pas quand c’est devenu la chose la plus facile et la plus partagée sur près de 200 mille kilométres carrés. Qui a montré une autre voie ? Qui a respecté ses promesses faites en toute liberté? Le respect de la parole. Mais tant qu’à faire, autant commencer par remettre les choses à l’endroit pour que revienne le bon sens, au nom du devoir du respect. Pour nous, tous, et les autres et pas seulement par certains d’entre nous. Respectons nous ! Verticalement, horizontalement, surtout quand on est un serviteur investi d’une mission. Mes respects ! Charles FAYE ]]>
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