MINES – La rencontre prévue lundi 22 octobre entre le gouvernement sénégalais et la société turque Tosyali pour la signature d’une convention d’exploitation du fer de Falémé, a été renvoyée à une date ultérieure, a annoncé mardi sur RFM la ministre des Mines, Mme Sophie Gladima Siby, après une réticence manifeste de 11 candidats à la présidentielle de février 2019 dont Atépa qui dénonce avec ses pairs le « bradage » des ressources nationales Des candidats à la présidentielle de 2019 ont signé une pétition pour demander au président Macky Sall de renoncer à la signature de ladite convention d’exploitation du fer de la Falémé avec la société turque Tosyali .
Les onze candidats ont dénoncé un « bradage des ressources minières » de la part du gouvernement sénégalais.
À quelques heures de la signature programmée par le président sénégalais du contrat attribuant l’exploitation du gisement ferreux de Falémé à la société turque Tosyali, onze candidats déclarés à la présidentielle de février 2019 – Boubacar Camara, Mamadou Lamine Diallo, Pape Diop, Bougane Dany Guèye, Pierre Goudiaby Atepa , Moustapha Guirassy, Abdoul Mbaye, El Hadj Issa Sall, Samuel Sarr, Cheikh Hadjibou Soumaré et Mansour Jamil Sy – ont publié un texte commun pour demander au chef de l’État de renoncer à ce contrat. « Signer une telle convention, qui va engager notre pays pour des décennies à venir, à quatre mois de l’élection présidentielle, ne relève pas du respect de la tradition républicaine », font-ils valoir, pointant l’absence d’appel d’offres ou de concertation nationale sur le sujet, indique le site du magazine panafricain Jeune Afrique (JA). Si la proposition de Tosyali est arrivée devant le gouvernement sénégalais en mars dernier, lors de la tournée africaine du président turc Recep Tayyip Erdogan, comme l’a expliqué la ministre des Mines et de la géologie, Aïssatou Sophie Gladima, à la presse sénégalaise, cette information n’a été officialisée qu’après la signature du protocole d’accord entre l’État sénégalais et la société turque, survenue le 10 octobre à Istanbul. Éviter un 3e arbitrage sur le sujet « La relance du projet de Falémé était l’un des objectifs phares du Plan Sénégal émergent : dès 2015, nous avons entamé un tour de table auprès d’une cinquantaine de sociétés et reçu plusieurs manifestations d’intérêt que nous avons toutes étudiées avec attention », a relaté Aïssatou Sophie Gladima. Pour elle, la priorité était alors d’éviter un troisième arbitrage sur ce dossier, « qui aurait à coup sûr enterré définitivement le projet ». Il faut dire que Dakar a accumulé les mésaventures avec ce gisement de fer situé près de Tambacounda, dans l’est du pays, et au départ évalué à quelque 750 millions de tonnes de minerai. Deux sociétés sud-africaines, Lithos et Kumba Resources, ont en effet assuré coup sur coup avoir obtenu les droits d’exploitation de ce gisement et en avoir été brutalement éjectées, la première au profit de la seconde et la seconde pour laisser la place à ArcelorMittal. Or, ce dernier, qui a obtenu la concession en 2007, s’en est retiré en 2009, arguant de difficultés financières et de réserves prouvées s’étant révélées moindres que prévu (630 millions de tonnes de minerai d’une teneur en fer variant de 40 % à 57 %, au lieu de 750 millions).