La Chambre africaine de l’énergie (African Energy Chamber, en anglais) indique dans un communiqué rejeter « les accusations formulées par le récent programme BBC Panorama sur le Sénégal », lesquelles sont basées, selon elle, « sur un certain manque de compréhension des faits et du fonctionnement de l’industrie du pétrole ».
CORRUPTION – Dans un communiqué, elle estime qu’il s’agit d’une « sinistre course au jugement et d’une obsession (…) basées sur un certain manque de compréhension des faits et du fonctionnement de l’industrie du pétrole ».
« Il est important que dans cette course au jugement, la vérité et la compréhension de l’industrie pétrolière soient la priorité numéro un, plutôt que de négliger et de fabriquer des preuves », peut-on lire.
Intitulé « Sénégal : Scandale à 10 milliards », ce documentaire publié le 3 (2) juin dernier affirme démontrer comment la société de Frank Timis s’était vue retirer puis réattribuer son autorisation après l’accession au pouvoir du président actuel Macky Sall, en mars 2012.
Le film de la BBC cite notamment un paiement d’un montant de 250.000 dollars, soit 146 millions de francs CFA destiné à la société Agritans Sarl qui aurait appartenu à Aliou Sall, frère du président Macky Sall, présenté comme un facilitateur de Frank Timis de Timis Corporation pour l’attribution de contrats d’exploitation.
Cette somme représenterait, selon un courriel, des taxes de la société offshore de Timis dues à l’origine à l’Etat sénégalais. Des paiements sont également cités, qui auraient été accordés à Aliou Sall par Pétrotim pour des services de consultance.
« Conformément au Code pétrolier sénégalais, l’acquisition des blocs par BP correspond bien aux processus d’appel d’offres en vigueur au Sénégal. Avant son acquisition des concessions offshore Cayar Profond et St Louis Profond, BP avait procédé à des études et due diligences approfondies et appropriées afin de s’assurer de la propriété et de l’exploitation du bloc. Il en fut de même pour Kosmos Energy », fait valoir la Chambre africaine de l’énergie, basée à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Selon cette structure, compte tenu des « solides pratiques de BP et de Kosmos Energy en matière de conformité et des implications de la Loi américaine sur les pratiques de corruption à l’étranger (U.S. Foreign Corrupt Practices Act) et de la Loi anti-corruption du Royaume-Uni (U.K. Anti-Bribery and Corruption Act), il est impensable que BP ou Kosmos Energy aient conclu des accords si les conséquences ou modalités de l’attribution de ces licences étaient douteuses« .
S’y ajoute que selon le communiqué, « Kosmos Energy a mené un exercice de de diligence intensif, qu’elle a envoyé à la Securities and Exchange Commission des États-Unis pour vérification et aucun acte répréhensible n’a alors été constaté ».
« Enfin, toutes les procédures ont été respectées et l’attribution initiale du bloc a été faite avant que le Président Macky Sall ne soit élu président », indique la Chambre africaine de l’énergie, qui explique sur son site Internet réunir « des acteurs gouvernementaux engagés et des entreprises solides pour assurer la pérennité du développement du secteur énergétique africain, dans le respect des meilleures pratiques internationales ».
« L’industrie pétrolière est une aventure faite de risque, et les compagnies qui prennent des risques doivent être indemnisées. BP et Kosmos Energy sont des entreprises solides qui ont de grands projets pour le Sénégal et de très bons antécédents opérationnels en Afrique. Il est injuste qu’elles soient diabolisées de cette façon lorsque tous les faits ne sont pas passés en revue », insiste cette structure.
Se projetant sur les 10 prochaines années au cours desquelles la production de pétrole et de gaz « injecterait des milliards de dollars dans l’économie sénégalaise et créerait près d’un million d’emplois’’, la Chambre africaine de l’énergie juge « important que des politiques intelligentes axées sur la croissance continuent d’être mises en œuvre pour assurer le développement du secteur ».
Le gouvernement sénégalais, de son côté, a annoncé l’ouverture d’une enquête « complète sur l’ensemble des faits allégués » par la BBC, estimant que le reportage de la chaîne publique britannique « est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières du Sénégal ».
Le gouvernement sénégalais, par la voix de sa porte-parole, Ndèye Tické Ndiaye, qui a rendu public un mémorandum à ce sujet, a évoqué une « grave atteinte à la réputation de l’Etat du Sénégal ».
Source : APS