Les accueils au niveau des structures de santé reviennent dans les discours comme une rengaine. Le Hcct, qui s’interroge sur « quelles stratégies pour une amélioration de la politique sanitaire dans les collectivités territoriales », a fait face à la ministre de la Santé, Dr Marie Khémesse Ngom , qui a estimé que le point nodal du système de santé reste l’accueil. Elle souligne qu’un bon accueil pouvait participer à guérir ou à soulager le malade à 50%. Ce qui n’est pas forcément le cas dans les hôpitaux.
SANTE – Le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct), en marge de sa 3e session ordinaire organisée sous le thème : « Territorialisation de la compétence santé : Quelles stratégies pour une amélioration de la politique sanitaire dans les collectivités territoriales », s’est penché sur le système de santé. Pour mieux appréhender les besoins et responsabilités multiples qui les attendent. Dans ce domaine, ils ont invité la ministre de la Santé, Dr Marie Khémesse Ngom, à les entretenir sur le «rôle et la responsabilité des collectivités territoriales dans la gouvernance sanitaire». Une occasion saisie par les élus locaux pour passer en revue les besoins en équipement et l’environnement du travail qui laisse à désirer, surtout au niveau de l’accueil des patients dans les structures de santé.
«On peut tout faire. On peut renforcer les structures, on peut mettre des équipements aux normes standards, l’environnement de travail peut être amélioré, mais il y a un point nodal qu’on appelle l’accueil. Cela va même au-delà du système sanitaire», a dit Dr Marie Khémesse Ngom. La ministre de la Santé insiste sur l’importance de ce point qui est salvateur pour le patient : «En cherchant les compétences dans les facultés de médecine comme dans les écoles de formation, on nous a beaucoup parlé de l’accueil par rapport au malade. Nos enseignants nous disaient qu’un bon accueil pouvait participer à guérir ou à soulager le malade à 50%. Nous sommes en train d’utiliser tous les canaux, particulièrement la presse, pour parler de ce bon accueil. Je pense qu’il y aura beaucoup plus d’ouverture dans les visages et les comportements. Cela peut aider à une bonne prise en charge du malade.»
De l’avis de Dr Marie Khémesse Ngom, « nous avons un environnement de travail qu’il va falloir améliorer en termes d’offre de sante ». Que faire ? « Il faut faire de telle sorte que les soins sur la santé et les prestations puissent être proches des populations et des communautés », a-t-elle indiqué. Elle rappelle que le Département de la santé s’active, est sur la voie en privilégiant les investissements en termes d’infrastructures sanitaires, d’équipements, de personnels qualifiés, de bourses de spécialisation.
Le manque d’ambulances dans certaines localités a été souligné aussi par les élus locaux. Mais, en réponse à cette préoccupation, la ministre de la Santé a avoué que le Msas ne peut satisfaire à toutes ces demandes. « Les ambulances dont nous disposons aujourd’hui ne peuvent peut pas couvrir l’ensemble du territoire. Mais ce qui est important, c’est toute une réflexion autour de ce réseau en ambulances, d’utiliser également les technologies de l’information. Dans toutes les localités, nous avons des téléphones portables, faire en sorte que les évaluations sanitaires puissent être programmées », a-t-elle préconisé. Avant de suggérer le renforcement de la sensibilisation et de la communication dans la prise en charge médicale.
« Il faut faire en sorte qu’un malade ne puisse pas être dans une ambulance ou dans un véhicule privé et circuler d’une structure sanitaire à une autre », a-t-elle ajouté. D’après la ministre de la Santé, des efforts sont consentis dans ce sens. « Le Samu national est en train de monter en puissance. Nous avons des antennes décentralisées. Nous avons l’antenne de Saint-Louis, celle de Kaolack. Nous avons le Samu à Kolda, et bientôt, dans les jours à venir, nous aurons la régulation beaucoup plus intense au niveau de Ziguinchor », a-t-elle informé.
La ministre de la Santé a aussi évoqué les financements importants que le gouvernement sénégalais a déjà faits dans le domaine de la santé. Lesquels ont permis aujourd’hui d’avoir quatre à cinq hôpitaux de niveau 3 et d’avoir, dans les départements très reculés, les hôpitaux de niveau 1, comme celui de Linguère. Des recommandations sont attendues de cette rencontre, et elles seront transmises au président de la République pour régler les priorités sanitaires des populations.
Maderpost / Le quotidien