C’est un diagnostic sans complaisance que l’ancien maire de Mbacké, Abdou Mbacké Ndao a opéré sur les trois premiers mois du régime de Bassirou Diomaye Faye. Par des chiffres à l’appui, M. Ndao a démonté les incohérences et dérives du tandem Diomaye / Sonko qu’il invite à revoir le chemin. A défaut, il prédit un tableau sombre pour l’avenir du Sénégal.
JUBANTI – De prime abord, M. Ndao précise que le budget 2024 du Sénégal qui s’élève à 5533 milliards de F CFA est déficitaire de 839,2 milliards de F CFA.
« Quand on dit que le budget est de 7600 Milliards, c’est qu’on y a ajouté la dette contractée par le Sénégal. Si vous enlevez le montant destiné pour le paiement de la dette, il reste 5533 milliards » détaille-t-il.
« Le gouvernement du Sénégal a projeté pour l’année 2024, 4180 milliards de F CFA de recettes fiscales, 210 milliards de F CFA de recettes non-fiscales ce qui fait un total de 4390 milliards. Ce montant associé à l’aide au développement qui est de 303 milliards donne 4693 milliards. Ce qui fait un déficit de 839 milliards sur un budget de 5533 milliards », explique-t-il.
Toutefois, l’ancien maire de Mbacké est choqué de constater « malheureusement » que l’Etat ait emprunté en trois mois seulement 1150 milliards alors que le déficit de 839 milliards est pour toute l’année 2024 : « le début de la dérive », juge-t-il.
Dans le même sillage, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a effectué 11 voyages « sans aucun accord bilatéral pour l’intérêt du Sénégal », un autre signe de dérive de l’avis de M. Ndao.
Revenant sur l’emploi des jeunes, Abdou Mbacké Ndao n’a pas manqué d’égratigner Aïda Mbodji et tous ceux qui clament urbi et orbi que les caisses sont vides.
« Le 3FPT, l’ONFP, la DER etc sont des mécanismes que l’Etat met en place pour capter des financements et accompagner les jeunes. Ceux ou celles qui déclarent ne rien trouver dans ces structures n’ont rien compris ». Pire, Abdou Mbacké Ndao prédit un sombre avenir pour ces structures et pour la jeunesse.
En résumé, M. Ndao soutient que « la rose s’est fanée au petit matin, l’espoir est perdu et c’est dommage. La politique n’est pas des navétanes, encore moins du Lamb, c’est du sérieux », se désole-t-il.
Très en verve, Abdou Mbacké étale les ressources dont regorge le Sénégal contrastant avec le niveau de développement.
« Avec sa superficie de 192 mille m2, le Sénégal est doté de 25 ressources minières différentes pendant que certains pays européens ou asiatiques développés n’en disposent qu’une. Ne ce reste que le fer le pays dispose de 750 millions de tonnes au niveau de la Falémé ».
Le Sénégal dispose également de deux ressources naturelles : le gaz et le pétrole.
Néanmoins, il estime qu’il faut arrêter de braquer l’esprit des jeunes sur le pétrole pour les leurrer.
« Pour le pétrole, le Sénégal espère bénéficier jusqu’à 550 milliards, soit trois fois moins que les recettes douanières et cinq fois moins que les recettes des impôts et domaines », d’où l’importance de ne pas fantasmer trop sur cette ressource.
L’autres aspect est l’eau et la terre, des ressources dont dispose le Sénégal à gogo. Avec autant de ressources et de richesses, Abou Mbacké Ndao estime que le Sénégal a tout pour sortir de la gadoue de la pauvreté. « Actuellement, les grandes concurrences et conquête du monde s’orientent vers l’eau. Le volume pluviométrique du Sénégal est de 132 milliards de m3 par an. Nous avons le fleuve Sénégal et le fleuve Gambie, le fleuve du Sine, Cayangua, Lac de Guiers et 750 km de côtes et l’une des plus importante réserve souterraine d’eau de la sous-région entre 450 milliards à 600 milliards de m3 et 3, 8 millions de terre arables donc l’autosuffisance alimentaire ne doit pas être un problème pour nous ».
Il suggère ainsi de mettre le curseur sur la formation des jeunes, les accompagner et promouvoir l‘expertise nationale. Le Jubanti doit s’orienter sur ces questions-là.
Maderpost / Mamadou Ba