L’agence américaine des médicaments a donné son feu vert au vaccin de Pfizer-BioNTech, ouvrant la voie à une campagne massive de vaccination
CORONAVIRUS / VACCIN – Une immense opération de logistique a été lancée, vendredi 11 décembre, pour distribuer le vaccin de l’alliance Pfizer-BioNTech dans les quatre coins des Etats-Unis, quelques heures seulement après l’aval donné par l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (ou FDA, pour Food and Drug Administration). Et ce, le jour où le pays a enregistré près de 2 600 morts en vingt-quatre heures, et un nouveau sommet quotidien en termes de contaminations avec près de 235 000 nouveaux cas recensés, selon les chiffres de l’université Johns-Hopkins.
Dans le monde, le Covid-19 a tué au moins 1,58 million de personnes, pour près de 70 millions de contaminations confirmées, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP).
· La vaccination va commencer aux Etats-Unis
Sous pression du chef de l’Etat pour accélérer l’autorisation d’urgence, la FDA a annoncé dans une lettre avoir donné sa bénédiction au vaccin du duo Pfizer-BioNTech, vendredi. Les Etats-Unis deviennent ainsi le sixième pays à approuver le remède de l’alliance américano-allemande, après le Royaume-Uni, le Canada, Bahreïn, l’Arabie saoudite et le Mexique.
« Nous avons d’ores et déjà commencé l’envoi du vaccin à tous les Etats » du pays, a affirmé le président, Donald Trump, dans une vidéo sur Twitter. « Le premier vaccin sera administré dans moins de vingt-quatre heures. »
« La pandémie a peut-être commencé en Chine, mais nous la faisons cesser ici même aux Etats-Unis », a-t-il ajouté, arguant que son pays avait accompli un « miracle médical » en développant « un vaccin sûr et efficace en moins de neuf mois ». Vendredi matin, il avait affiché son impatience vis-à-vis de la FDA. « Sortez le fichu vaccin MAINTENANT », avait-il tweeté.
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Dans l’immédiat, environ trois millions de doses seront expédiées par Pfizer directement aux hôpitaux, pharmacies et sites désignés par chacun des Etats et quelques grandes villes. Le gouvernement fédéral a décidé de réserver trois autres millions de doses disponibles pour les envoyer trois semaines plus tard, lorsque le rappel du vaccin doit être injecté.
« Les gouverneurs décident où les vaccins doivent aller dans leurs Etats et qui les recevra en premier », a déclaré Donald Trump. « Nous voulons que nos citoyens plus âgés, les soignants et les premiers secours soient les premiers. » Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) avaient recommandé que les pensionnaires des maisons de retraite (3 millions de personnes) et les professionnels du secteur de la santé (21 millions) soient prioritaires.
Seulement trois semaines se sont écoulées depuis le dépôt par les fabricants de leur demande d’autorisation pour ce vaccin, dont les Etats-Unis avaient préacheté 100 millions de doses. Le pays a par ailleurs acheté vendredi 100 millions de doses supplémentaires d’un autre vaccin, celui de Moderna, doublant ainsi le nombre de doses précommandées auprès de cette société de biotechnologie américaine.
Plus de 108 000 personnes sont actuellement hospitalisées pour cause de Covid-19 dans la première puissance économique mondiale, du jamais-vu depuis le début de la pandémie, selon les données du Covid Tracking Project.
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· Le Mexique donne aussi son feu vert, le Pérou suspend ses essais
Juste avant les Etats-Unis, le Mexique a approuvé, vendredi, la mise sur le marché du vaccin de Pfizer. La vaccination doit commencer à la fin de décembre, avec un premier lot de 250 000 doses pour l’administration du produit, en deux fois, à 125 000 personnes.
Le Pérou a annoncé, de son côté, avoir suspendu temporairement, par précaution, les essais cliniques d’un vaccin chinois après la détection de problèmes neurologiques chez l’un des volontaires de ces tests. Les essais de ce vaccin devaient se conclure cette semaine, après des tests sur environ 12 000 personnes. En cas de résultats positifs, qui ne devaient pas être connus avant la mi-2021, le gouvernement péruvien avait prévu d’acheter quelque 20 millions de doses pour vacciner les deux tiers de la population péruvienne.
Maderpost / Le Monde