Le Lab de 4P International et La Netscouade se sont associés pour analyser la communication digitale des gouvernants des 10 pays d’Afrique les plus atteints par la pandémie et à cette étude, le Sénégal a fait plus que bonne figure, nos génies de l’informatique ont simplement ravi la vedette et remporté la mise. DIGITAL – La méthodologie de l’étude voulait que chacun des dix pays soit passé au crible au regard de trois indices spécifiques, à savoir : sa présence en ligne ; la qualité de l’animation sur ses comptes sociaux ; enfin la communication digitale spécifique mise en place pour la gestion de cette crise. Le premier indice “Présence en ligne” étant constitué des indicateurs suivants : évaluation de l’actualisation des sites, des comptes Facebook, Twitter et Instagram des Chefs d’Etat, Présidences et Ministères observés. Le barème étant adapté aux particularités des plateformes : un site n’étant considéré à jour s’il n’actualise ses infos depuis au moins 6 jours, et la limite étant de 4 jours pour Facebook et Twitter. Un site ou un compte inexistant ou non actualisé se traduisant par 0 point, un site ou compte rarement à jour pour 0,5 point, et un compte à jour 1 point. Quant aux institutions, il fallait au moins un compte certifié pour se voir attribuer 1 point, avec un indice “Qualité de l’animation” comprenant comme indicateurs : la quantification de l’activité ; le nombre moyen de messages publiés par jour. Avec des points répartis comme suit : Entre 1 et 2 messages : 0,5 point ; entre 2 et 3 messages : 1 point ; 3 messages et plus : 1,5 point. La qualification de la proximité des institutions avec leur audience sur les réseaux sociaux et interactions donnant des réponses régulières aux questions des utilisateurs valant 1 point, des réponses rares 0,5 point. Pour l’évaluation de la fréquence d’usage de fonctionnalités de diffusion en direct (régulier = 1 point). Enfin le dernier indice “Communication spécifique à la gestion de la crise” étant composé des indicateurs : réactivité de l’institution à la confirmation de premiers cas de coronavirus dans le pays et mesures mises en place (1,5 point si l’institution a publié le jour de l’annonce ou jusqu’à deux jours après, entre 2 et 3 jours : 1 point, 3 et 4 jours : 0,5 etc) ; la fréquence des interactions avec des comptes de réseaux sociaux d’institutions étrangères (rares, régulières, fréquentes) ; la coordination entre les différents comptes des institutions observées (fréquence des retweets et mentions de comptes de l’écosystème d’un même pays – très rares, rares, régulières). Les indicateurs analysés évalués sur une période d’un mois, pour la majorité n’étant pas fluctuants dans le temps, le score maximum que pouvait obtenir un pays était de 39 points. Au moment de l’analyse, le 5 mai 2020, les 10 pays suivants, par ordre alphabétique, comptaient le plus grand nombre de morts dues à la maladie à Covid-19 sur le continent africain : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Ghana, Guinée, Maroc, Nigéria et Sénégal. Deux niveaux de pratique de la communication digitale en temps de crise ont émergé de cette analyse. D’un côté, les États qui investissent les réseaux sociaux pour s’adresser à leurs populations avec des outils qu’elles maîtrisent et plébiscitent. De l’autre, des gouvernements absents sur ces espaces. Parmi eux, certains pays observés n’ont utilisé que très peu les réseaux sociaux. Dans cet exercice c’est le Sénégal qui a déboulé en tête, suivi de la grande Afrique du Sud, du géant de l’UEMOA, la Côte d’ivoire et du monstre sacré de la CEDEAO, le Nigeria. Position Score Indice 1 Indice 2 Indice 3 Sénégal 1 32 11,5 8 12,5 Afrique du Sud 2 27 12 5 10 Côte d’Ivoire 3 25,5 11 6 8,5 Nigéria 4 25 9 5 11 Maroc 5 23,5 13 5,5 5 Ghana 6 23 10 4 9 Egypte 7 18,5 7,5 4,5 6,5 Cameroun 8 16 6,5 5 4,5 Guinée 9 14 3,5 1,5 9 Algérie 10 13,5 3,5 4 4 Le classement des pays par score total obtenu en proximité et réactivité sur les réseaux sociaux en dit long sur les possibilités sénégalaises d’aller encore plus loin et plus vite dans ce qui se dessine pour comme seulement un nouvel état de service de performance dans le secteur de l’économie numérique, mais aussi les termes d’une ambition et leadership à développer pour le développement d’un véritable hub numérique aux connexions d’incubation africaine. Pour preuve, au premier rang de l’utilisation des réseaux sociaux en matière de communication publique digitale : le Sénégal avec un score de 32 points, présente avec l’Afrique du Sud et la Côte d’ivoire), présente une identité établie sur les réseaux sociaux, avec un écosystème dense et organisé de comptes pour la plupart certifiés , et une animation dynamique et réactive. Faisant usage des codes des réseaux sociaux, à travers par exemple la diffusion de contenus vidéo ou GIF de sensibilisation et l’utilisation d’un hashtag dédié à la pandémie dans le pays (#Covid19SN), même s’il n’est pas systématiquement ajouté aux tweets des comptes des autorités, le Sénégal a permis aux internautes de retrouver facilement l’ensemble des informations officielles sur l’évolution de la maladie sur le territoire. Quant au live, il a été est également fréquemment utilisé, notamment sur la page Facebook du Président sénégalais. La certification de compte, une fonctionnalité offerte par les réseaux sociaux pour attester de la véritable identité de la personnalité ou de l’institution détentrice du compte, a permis de se prémunir des faux comptes et des usurpations d’identité, qui peuvent s’avérer extrêmement dangereux dans le cas de personnalités officielles, et de rassurer les internautes sur l’aspect officiel et fiable du compte concerné et des informations qui y sont partagées. Les réseaux sociaux étant des espaces plus propices à la communication horizontale que les outils de communication plus traditionnels. Les comptes de la Présidence sénégalaise par exemple, ont donné la parole aux Sénégalais qui souhaitent affirmer leur soutien au personnel médical et aux malades durant la pandémie dans des vidéos par la suite partagées sur les comptes du Président sénégalais. La mise en ligne et live quotidiens de bulletins quotidiens d’information et de sensibilisation sur les comptes sociaux des autorités de ces trois pays (Ministère de la santé du Sénégal et de l’Afrique du Sud, Présidence de la Côte d’Ivoire), ont permis aux internautes de ces trois pays d’avoir ainsi un accès à la fois à de l’information fiable relative à la pandémie sur leur territoire et à de la sensibilisation adaptée à leurs usages des réseaux sociaux, outils développés dans la communication publique en temps de crise sanitaire par les autorités du Sénégal, de l’Afrique du Sud et de la Côte d’Ivoire. Il apparaît en conclusion que les disparités dans les pratiques digitales de ces 10 pays sont importantes. L’utilisation récurrente des plateformes par une partie d’entre eux montre que les dirigeants de ces derniers ont exploité ces nouveaux espaces de communication avec leurs populations et renforcé leur présence sur les réseaux sociaux lors de cette crise de grande envergure. Pour les autres états qui ont privilégié d’autres outils et canaux de communication hors digital, ces leviers que sont les réseaux sociaux restent à mettre à profit pour s’adresser à leurs populations. Pour la simple raison que les écosystèmes numériques et tech africains sont extrêmement vivaces, de plus en plus organisés et mobilisant un nombre toujours plus important d’individus. Il y a fort à parier que les pratiques gouvernementales en matière de communication devraient évoluer en faveur du digital, pour toucher toujours plus efficacement les populations connectées d’Afrique. ]]>
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