L' »appel » des familles religieuses sénégalaises pour la paix formulée le 22 février dernier dans un moment de forte tension politique constitue pour le journaliste Charles Faye un tournant dans la vie politique du pays à quelque 12 mois de la présidentielle de 2024.
CHRONIQUE – Savons-nous ce que nous demandent nos guides religieux ? La remise en cause ou introspection à laquelle ils nous convient, sans discontinuité, depuis des lustres, et plus encore ces dernières années, ne peut s’opérer pour notre bien et celui des générations futures, que si et seulement si, tous bords confondus donnent suite favorable à leur interpellation.
En agissant en conséquence. Pour commencer ! De quelque bord que l’on soit !
Donner corps à la vision d’un Sénégal émergeant, s’entend dans la mesure où, les citoyens respectés, non regardant sur les majorités et minorités de tous ordres, s’accordent sur les principes républicains, sacrifient à leurs devoir et jouissent de leurs droits.
La responsabilité citoyenne, encore plus, celle des politiques au pouvoir, comme dans l’opposition, la justice, l’éducation, la santé, le patriotisme économique, l’équité et bien d’autres valeurs mises en berne, constituant les leviers de la transformation et du changement, auxquels l’homme noir ne peut se dérober.
En témoignent, les mesures urgentes contre l’immigration subsaharienne, prises par le Président tunisien Kaïs Saïed. Elles auront beau être taxées de « racistes et haineuses », qu’elles ne sont pas une parenthèse blanche, quand bien même elle en serait une ici.
C’est dire, les défis auxquels est confronté le Noir. C’est dire notre obligation à changer de cap, à nous sublimer.
D’où la pertinence de l’appel du 22 février des familles religieuses.
Cette invite à l’intelligence politique aux abonnés absents, exprimée dans un courant linguistique propre à notre structuration et système, délimite certes les discours et actions politiques, mais rappelle encore plus, l’obligation pour tous, d’œuvrer pour la décrispation sociale.
Cette dernière repose, certes, sur la dynamisation de l’économie nationale. La baisse des coûts exorbitants des denrées de première nécessité. La baisse des factures d’électricité et d’eau qui plombent nos équilibres sociaux. La baisse du coût du loyer. Mais encore plus, sur l’organisation prochaine d’une présidentielle libre, juste et transparente.
Pour nous entendre, nous devons garder à l’esprit que toute « injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier », comme le disait Martin Luther King.
Au Macky, auquel on prête un troisième mandat, qu’il n’a jamais sollicité de ses compatriotes, d’entrer dans l’histoire des plus grands bâtisseurs du continent.
Aux opposants et à son camp, de proposer leurs programmes politiques.
Aux Sénégalais libérés, de se choisir leur président en 2024.
A nos guides religieux, d’éclairer nos chemins et éloigner les allumettes de nos doigts, du pétrole et du gaz.
L’Éternel exaucera nos prières et nous comblera de ses grâces.