“Peut-on organiser une élection présidentielle crédible, inclusive et apaisée sans le leader de l’opposition qui est l’homme politique le plus populaire de ce pays ? Peut-on écarter Ousmane SONKO sur la base d’un prétexte aussi léger que la diffamation ?” se sont là les questions soulevées par Alioune Tine, fondateur de Afrikajom Center, suite au verdict de la Cour suprême dans l’affaire Sonko-Mame Mbaye Niang.
CONTRIBUTION – Le coordonnateur de Afrikajom Center appelle à mettre fin à ces “autoritarismes et dictatures émergentes”. In extenso l’intégralité de sa contribution.
Quelles conséquences ?
“Une grande question de droits humains, de démocratie et d’état de droit qui ne suscite pas d’interrogations : c’est le caractère tout à arbitraire et inhumain de la politique pénale surtout en rapport avec la dissidence politique.
Les candidats à la présidentielle et l’opinion publique doivent anticiper sur ces questions, en débattre pour assainir les mœurs et la compétition présidentielle et protéger les droits de l’opposition dans une démocratie propre. Les autoritarismes et les dictatures émergentes ont lourdement tendance à criminaliser et faire disparaitre les dissidences politiques de toutes natures, qu’elles soient politique ou de la société civile. Les candidats à la présidentielle doivent parler de ces questions essentielles qui pourraient pourrir la démocratie et le faire Nation qui se dégradent de jour en jour.
La concomitance de l’actualité des délibérations actuelles du Conseil Constitutionnel et celles de la Cour Supreme, dans les deux figure l’enjeu de l’éligibilité leader de l’opposition comme hier pour le cas Karim et Khalifa, prouve à satiété que la problématique de la criminalisation des leaders de l’opposition pour les éliminer de la compétition électorale reste intact.
Ailleurs de la sous-région des leaders de l’opposition sont aujourd’hui en exil ou en prison. Il faut éviter que le prochain Président élu avec l’existence du pétrole et du gaz ne soit encore plus tenté à faire pire. Ces questions souvent oblitérées dans le débat présidentiel doivent trouver un terrain pour des accords qui consolident le pacte démocratique, républicain et social. Aujourd’hui on n’a jamais été dans une situation d’indétermination et d’incertitude politique et électorale. On est acculé avec le contexte de pression judiciaire et pénale d’être dans le détail, la diversion, la polarisation, l’émotion.
On est dans un contexte où l’administration fait allégeance au régime et à la majorité politique, où la justice en dépit de la résistance de certains magistrats reste encore peu indépendante. Sinon on n’aurait pas eu autant de détenus d’opinion et un régime carcéral presque inhumain soumis à Ousmane Sonko.
Il communique une fois par semaine et ne reçoit que 5 personnes. C’est une atteinte intolérable à la dignité et au droit naturel de l’homme : communiquer. À mon humble avis, il nous faut impérativement un dialogue de la dernière chance. Quand je vois la vidéo de cette espèce de marabout habillé en bleu, qui parle au PM Amadou Ba, lui cire les chaussures, sans qu’il ne réagisse de façon appropriée, en lui demandant de se lever, de s’asseoir, de se libérer de cette posture d’indignité, je m’interroge.
Cette figure grotesque et primaire de la servilité, de l’indignité et de la banalité du mal serait si on y prend garde un des traits de l’identité de l’homo senegalensis dont il faut se débarrasser. Le débat sur la politique judiciaire et pénale est indispensable pour réaliser un consensus sur un Etat qui ne serait pas la propriété d’une personne, d’une famille, d’un groupe politique ou d’une communauté. Un état au service de l’intérêt commun sur lequel personne ne peut mettre la main. Dialoguer pour la Renaissance, la Refondation des institutions, dialoguer pour un Pacte Républicain consolidé, pour une Afrique Unie dans la paix et la stabilité”.
Maderpost