Le directeur du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), Slim Dargachi a décliné, mercredi, les axes prioritaires d’une feuille de route dressée par les professionnels du cinéma pour la restructuration des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), a constaté l’APS.
CINEMA – Ces réflexions sont issues du forum organisé depuis six mois et clôturé lors des JCC (16-23 décembre) sur le thème « Les JCC, hier, aujourd’hui et demain ».
Le document de 43 pages a été remis à Slim Dargachi qui doit le remettre au ministre des Affaires culturelles tunisien pour sa mise en œuvre.
La feuille de route aborde la question du patrimoine où « un programme national de sauvegarde et de valorisation du CNCI incluant les JCC d’une valeur de près un million de dinars est prévu dans le budget 202 », a dit Slim Dargachi lors d’une conférence de presse de clôture des JCC.
Il estime qu’il urge aujourd’hui de se pencher sur des archives, car dans le cadre des JCC, il y a presque trente mille bobines concernées et des films aujourd’hui, les photos et la production critique importante.
Les professionnels du cinéma ayant participé à cette réflexion sur le devenir des JCC recommandent un statut juridique pour le festival.
Il s’agit selon le directeur du CNCI de trouver le modèle juridique convenable pour le festival pour son rayonnement et son positionnement dans le monde.
Sur ce point, fait-il savoir, des propositions diverses ont été notées.
Il s’agit de points de vue de « conservateurs » qui estiment qu’il faut éliminer ce tapis rouge du festival et aller vers des JCC « très modeste avec ce côté militant comme au début en 196 ».
D’autres veulent une ouverture, « une internationalisation du festival et arrêter cette vision qui nous handicap ». « On n’a pas pu trancher, il faut continuer la réflexion », a indiqué M. Dargachi.
L’autonomisation du festival a été aussi une recommandation du forum.
« Le festival, sur le plan des choix artistiques, est autonome avec le comité exécutif et son comité de pilotage représenté par les professionnels du cinéma et leur rôle est de valider les orientations générales de la session », a précisé le directeur du CNCI.
Selon lui, « le rôle de l’administration est limité au côté administratif à 90% donc pour passer de la configuration actuelle à une nouvelle, il faut trouver le bon modèle où il y a cette garantie de la bonne gestion parce que le festival est financé à 80 % avec l’argent public qui suppose un certain contrôle derrière ».
Pour le critique de cinéma, Kamel Ben Ouanes, responsable du forum, la question du statut juridique a été une des recommandations, car jusque-là les JCC n’ont pas de statut juridique, c’est le ministère des Affaires culturelles et le centre national du cinéma et de l’image qui l’organisent.
« Il faut un statut juridique qui donnerait au prochain comité directeur la possibilité de présenter un projet et il travaillera en toute liberté et en toute assurance avec le soutien de l’administration », a-t-il indiqué, ajoutant que le festival ne doit pas se militer à organiser une semaine de fête et animer la ville.
Le forum a aussi souhaité que le prochain directeur général des JCC soit retenu après un appel à candidatures pour un mandat de trois ans et non une nomination par le ministère des Affaires culturelles.
Une collaboration entre les JCC et le Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (FESPACO) et un ancrage des JCC dans sa vocation arabo-africaine ont été soulignés dans les différents panels.
Maderpost / APS