Le chanteur et guitariste sénégalais Saliou Wagendum Sarr alias Alibéta vient de sortir un nouvel album sous la forme d’une production collaborative, une œuvre à travers laquelle l’artiste invite à revisiter les liens humains qui donnent sens aux communautés.
CULTURE -Intitulée “Ñun” (“Nous”, en langue nationale wolof, cette nouvelle production de Alibéta a été présenté aux journalistes et connaisseurs lors d’une rencontre tenue samedi à Ouakam.
“Ñun est un album qui retrace ce qui nous lie, ce qui fait de nous une communauté. Ñun comme disent les wolofs, c’est nous. C’est comment revenir à ce qui nous fonde, ce qui fait l’être”, a expliqué l’artiste.
Selon lui, ce nouvel album invite “à revisiter les cercles de liens qui fondent notre être” pour s’ouvrir aux autres. “Chaque personne n’est pas une unité, c’est un ensemble, car formé par plusieurs choses. Nous, c’est aussi l’autre de la même culture ou d’une autre nationalité, religion, etc.”, note-t-il.
“Nous sommes les responsables de ce qui nous arrive, avant de parler des autres, parlons de nous-mêmes. On est à un moment du monde où il est important que le regard se retourne sur nous-mêmes. La responsabilité de notre situation est partagée, mais qu’elle est la nôtre ?’’, s’interroge Alibéta.
“On invite chacun à revisiter les cercles des liens. Qu’est-ce qui fait de nous un être, une communauté”, reprend le musicien, insistant sur la nécessité de repenser “le cercle primordial de soi-même, de la famille, de la communauté”, l’appartenance à la nation, à un continent et au monde.
Cette deuxième production collaborative de l’artiste est composée de 14 morceaux aux influences panafricaines inspirées par les voyages et la vie urbaine.
Selon l’artiste, elle est sous-tendue par une question en toile de fond : “Comment construire ou reconstruire l’unité africaine ?”
Dans un titre comme “Góor-Góorlu”, Alibéta invite à refuser la fatalité et à faire des efforts au quotidien.
“Cela incombe à chacun d’entre nous, dans toutes les sphères de vie, quel que soit le contexte social, culturel, économique, politique et humanitaire”, fait-il valoir.
Pour Alibéta, cet album se veut engagé, car l’artiste doit être selon lui “un tisserand”, ce qui explique cette œuvre produite 100% localement, avec l’ambition de revisiter, sur le plan du style, le patrimoine oral et musical africain.
“Casa Jazz”, autre titre du nouvel album, est un hommage à la Casamance, à travers ses rythmes et mélodies de la région méridionale du Sénégal. Il considère surtout ce morceau comme un hommage à sa culture de l’initiation qui façonne le type d’homme dans cette partie du Sénégal.
“Wiri Wiri”, une façon de dire que la vie est un cycle. “Nous revenons toujours à ce qui fonde notre être social et surtout spirituel. Un cycle qui va du visible à l’invisible, de la vie à la mort, la mort à son tour qui est renaissance”, explique Alibéta à propos de ce titre.
Des artistes camerounais, marocains, mauritaniens et d’autres pays encore ont participé à cette production qui compte aussi un manifeste.
Saliou Wagendum Sarr alias “Alibéta” avait sorti son premier album en 2014, intitulé “Bani Adama” et fruit d’une collaboration musicale et cinématographique dénommée “Ubuntu Roads”, avec le Marocain Khalil Sansi et le Mauritanien Cheikhou Ba.
Maderpost/ APS
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