Parlez du parcours de Samuel Sarr en tant qu’ancien Directeur général de Senelec puis ministre d’Etat ministre de l’Energie c’est revisiter une histoire importante du secteur de l’énergie du Sénégal surtout sous le magistère de Me Abdoulaye Wade. TRIBUNE – Souvent, il essuie des critiques de ses détracteurs qui n’arrivent pas à lui faire des reproches sérieux. Samuel Sarr, c’est plusieurs réformes, des avancées notoires dans le secteur de l’énergie notamment des avantages pour les travailleurs de Senelec. Il est l’un des meilleurs experts en énergie aussi bien au Sénégal qu’en Afrique, le qualificatif n’est pas de trop. Son choix pour diriger West African Energy (WAE) est une consécration pour sa carrière face aux importants défis à relever avec ses partenaires sénégalais notamment Khadim Bâ, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia et Arona Dia. Qui peut plus, peut moins pour celui qui a eu à gérer le secteur de l’énergie au Sénégal pendant plusieurs années. Le nom Samuel Sarr draine de la passion. Et cela, depuis toujours. Cet orfèvre des finances internationales et de l’énergie est un homme de succès mais aussi un dur à cuir, inébranlable. Il a plusieurs fois, subi des coups bas, même sous le régime de Me Wade. A l’époque, pour écarter le Directeur Général de WAE, des organes de contrôle de l’Etat ont été activés. Mais, sa gestion a toujours été irréprochable. Les termes de sa note adressée à l’IGE dans l’affaire de la SAR, retentissent toujours. Samuel Sarr faisait partie des plus proches de Me Abdoulaye Wade qui l’avait toujours confronté avec ses détracteurs au sein du régime. Alors qu’il était Directeur général de Senelec, les ministres de l’Energie, le Premier ministre et même celui de l’Economie et des Finances ont tenté de le «griller ». Mais à chaque arbitrage devant le Chef de l’Etat, ce dernier s’est toujours rendu compte que Samuel Sarr était un ministre et un Directeur général exemplaire mais qui gênait. Monsieur Sarr est connu par ses partenaires pour sa maîtrise de la galaxie de la finance internationale. Il draine ce même respect dans le secteur de l’énergie dans les pays africains comme : le Nigéria, le Ghana, l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Niger, la Gambie etc… Sa nomination en tant Directeur général de Senelec et Ministre de l’Energie a été bénéfique pour le Sénégal. Car, Monsieur Sarr a entrepris des réformes capitales à la Senelec malgré les tentatives de sabotages de son successeur au Ministère de l’Energie. Et souvent, à défaut de pouvoir l’atteindre au Sénégal, ses détracteurs passent par les média étrangers pour le cribler de balles… Peine perdue. “Le plan Samuel Sarr” ou la Réforme institutionnelle de Senelec Le Directeur général de WAE est le parrain du projet de dégroupage des activités de Senelec. Il avait très tôt compris qu’il faut dégraisser Senelec pour permettre sa relance et renforcer son efficacité et sa rentabilité. Monsieur avait initié la filialisation de Senelec qui devrait être effective en janvier 2011 et qui constitue l’aboutissement de la séparation comptable et organisationnelle. L’esprit de la réforme de Monsieur Sarr consistait à créer «des filiales, tout en ayant un capital détenu exclusivement par la Holding Senelec, sera dotée d’une personnalité juridique propre et d’une gestion indépendante » dit le document de base. Ce plan qu’on peut appeler «Plan Samuel Sarr », allait permettre à Senelec d’échapper définitivement à ces crises sporadiques qui plombent sa croissance et son développement. Il est écrit : «cette étape est d’ordre juridique avec la constitution des trois filiales en tant que personne morale, plus que d’ordre organisationnel avec la seule nomination des trois Directeurs Généraux et leur Etat-major ». Monsieur Sarr croyait que cette réforme permettrait «de doter chacune des 4 sociétés d’une personnalité juridique propre et d’apporter des modifications dans l’organisation, qui se traduiront, notamment, par la mise en place dans chaque société (Holding et Filiales) de ses propres fonctions de direction générale, avec les délégations de responsabilités correspondantes ». La filialisation pensée par Samuel Sarr devrait autoriser la création «des sociétés constituées seront des « filiales » à part entière de Senelec, autonomes et prêtes à accueillir la prise de participation du secteur privé. Les relations des filiales entre elles et avec la Holding sont marquées par la transformation des protocoles en contrat de service entre entités indépendantes, ce qui permet la réalisation de véritables factures ». Le document note que «l’étape de filialisation est caractérisée par : un Directeur Général pour chacune des 4 sociétés (Holding et 3 filiales), exerçant une responsabilité pleine et entière sur tout le périmètre de l’activité, et disposant de tous les pouvoirs pour engager sa société conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés par le Conseil d’Administration de la Société ». La filialisation aussi prévoyait «des accords signés avec les partenaires sociaux dans chacune des 4 sociétés, définissant le statut du personnel et les acquis sociaux pour chaque Activité (et déclinant éventuellement un accord global de branche) ». Elle prévoit aussi, «des adaptions dans l’organisation et le système de management de chaque société pour permettre un fonctionnement autonome de chaque société ». «Ces actes et mutations doivent contenir, outre une référence expresse aux présentes dispositions, les renseignements nécessaires pour permettre au service chargé de l’Enregistrement, de s’assurer si les conditions de l’application du régime spécial sont remplies » dit la réforme. Alors, «concernant les impôts sur les sociétés, il est possible d’obtenir l’exonération des dividendes perçus par la société mère (Senelec Holding) ». Le texte de la réforme ajoute : «En effet, L’article 22 du CGI précise que si la société mère, passible d’impôt sur les sociétés détient une participation dans une filiale également passible d’I.S, les dividendes qu’elle reçoit de celle-ci proviennent de bénéfices ayant déjà supporté l’impôt sur les sociétés ». Le document de la filialisation souligne que «afin d’éviter une double imposition, ces dividendes sont exclus du bénéfice imposable de la société participante ». Par ailleurs, le texte dit : «seule une quote-part représentative des frais de charge fixée forfaitairement à 5% du produit de la participation, sans excéder le montant réel des frais exposés sont assujettis à l’IS au niveau de la société mère ». Le document souligne que «les conditions requises, vérifiées par Senelec, pour obtenir l’exonération sont : Que la société mère ait son siège au Sénégal, qu’elle soit une société anonyme ou une SARL, que le montant de la participation soit au moins égal à 20% du capital de la filiale, que les titres de la filiale soient souscrits dès leur émission par la société mère, lors de la création de la filiale et que les titres détenus par la société mère soient sous la forme nominative ». Lettre adressée à Me Wade sur les avancements des travaux de dégroupage Dans une lettre adressée au président de la République Me Abdoulaye Wade sur «l’état d’avancement de la mise en œuvre des Travaux et Etudes de Dégroupage des Activités de Senelec dans le cadre de la Restructuration Industrielle et de l’Evolution Institutionnelle». Monsieur Sarr écrit : «au titre du pilotage stratégique et de la supervision des travaux, j’ai mis en place, d’une part, au sein de mon Cabinet , un Groupe Technique Ad Hoc (GTAH) et un Comité de pilotage stratégique (COPIL), et d’autre part, au niveau de Senelec, un Comité de pilotage opérationnel (COMOP) et des Groupes de travail (GT) ». Poursuivant ses explications, : «Les deux dernières structures sont en charge de la mise en œuvre sur le terrain du programme de dégroupage des activités, en étroite collaboration avec le Consultant RTE International (ex-organe chargé du transport d’énergie électrique au niveau de EDF en France), sélectionné à l’issue d’un processus d’appel d’offres ouvert et transparent ». Monsieur Sarr ajoute que «les travaux ont démarrés en décembre 2009, avec le Consultant RTE International et Senelec, et depuis lors, il a été noté une implication et une appropriation effectives du projet par Senelec ». Par conséquent, à l’époque, il a été enregistré des progrès substantiels dans le dégroupage des principales fonctions de Senelec, de sorte que les dates clés du programme de mise en œuvre de la filialisation étaient fixées comme suit : -Depuis le 1er juillet 2010, le processus de mise en œuvre de la séparation comptable des activités de Production, de Transport et de Distribution a été initié et se poursuivra au cours du mois de juillet. Durant cette phase, l’organisation actuelle (Senelec intégrée) est maintenue, mais sur le plan comptable, les comptes sont séparés pour chacune des trois activités Production, Transport et Distribution & Vente, (P, T, D & V), ainsi que celle de la Holding. Ces quatre structures fonctionneront selon des protocoles clairement définis qui retracent les prestations entre elles. Chaque structure produira son bilan et son compte de résultat à la fin de l’exercice. A partir du 1er septembre 2010, la séparation comptable se poursuivra avec les Directions opérationnelles qui seront mutualisées et quelques fonctions support qui seront réparties au niveau des Activités Production, Transport et Distribution & Vente. Dès le 1er janvier 2011, la filialisation sera effective avec la création juridique des filiales Production, Transport et Distribution & Vente. Une organisation identique à l’étape du 1er septembre 2010 est retenue. A ce stade, chacune des structures sera dotée d’un siège, d’une dénomination et d’un logo. A la date du 1er mars 2011, l’organisation cible sera atteinte avec la mise en place des filiales autoportantes, marquées par le déploiement en leur sein des fonctions support. Pour atteindre les objectifs ci-dessus, RTE a notamment produit dans le cadre de ses prestations et conformément aux termes de référence les livrables suivants : ❖ la Revue fonctionnelle du Système Comptable et de Gestion ; ❖ la Revue du Système d’Information (SI) «Oracle application » ; ❖ les Principes de dissociation comptable (Version 0) ; ❖ le Rapport sur la création et la mise en place des filiales dont le Volet 0 porte sur la Synthèse globale du rapport ; le Volet 1 sur l’Activité Holding ; le Volet 2 sur les Fonctions opérationnelles métiers (P, T, D & V) ; le Volet 3 sur le Programme Projet ; et le Volet 4 sur la Feuille de route juridique ; ❖ la Détermination des frontières, entre les différentes Activités (P, T, D & V) ; ❖ les Principes de détermination des prix de cession et des prix de revient ; ❖ le Recueil des règles comptables pour les comptes dissociés, et ❖ la Note de dissociation comptable (Version finale) ; ❖ les versions finales des livrables restants suivront d’ici le 1er septembre 2010. Pour la mise en œuvre concertée de la réforme, Monsieur Sarr avait adopté dés le début «une approche participative, consistant à impliquer et partager avec tous les acteurs du sous-secteur électrique, à savoir, les consommateurs, les représentants de l’Etat, ceux du personnel de Senelec, le patronat et les partenaires au développement » dit-il sur sa lettre adressée au président Wade. En outre, il avait programmé au courant du mois de juillet 2010 une rencontre d’échanges, qui avait regroupé les membres du Groupe Technique Ad Hoc (GTAH) qui comprend les représentants de l’Etat et des principaux Bailleurs de Fonds intervenant dans le secteur électrique. Le bilan de Samuel Sarr au ministère de l’Energie Dans son procès-verbal de passation, avec l’ancien Ministre de l’Energie Karim Wade, Monsieur Sarr a fait un état des lieux de sa gestion. Avant son départ du ministère, le patron de WAE avait déjà signé deux arrêtés concernant les projets d’Electrification Rurale d’Initiative Locale(ERIL). Il ne restait que leur numérotage. Il s’agit de : l’arrêté interministériel définissant les caractéristiques et les modes de financement accordé par l’Agence d’Electrification Rurale aux opérateurs privés, porteurs de projets ERILs et l’arrêté relatif aux appels à proposition de projets d’Electrification Rurale d’Initiative Locale(ERIL). Pour conformer l’ASER aux nouvelles dispositions régissant les Agence en application de la Loi N° 2009-20 du 4 mai 2009 sur les Agences, un projet de décret fixant ses règles d’organisation et de fonctionnement a été élaboré et il a fait l’objet de concertation interne. Le projet finalisé a été soumis à l’approbation du ministre d’Etat, ministre de l’Energie Monsieur Sarr avant son départ. Par ailleurs, dans le cadre de l’instruction de ce projet, la KfW a effectué une mission au Sénégal, du 1er au 6 août 2010 sous le magistère de Samuel Sarr. D’ailleurs, «un aide- mémoire, qui doit être co-signé par le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, a été soumis à l’appréciation de ce dernier ». Rappelons que «le ministre d’Etat est en attente de la réaction de la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité et de la Senelec dont les avis ont été requis, pour donner suite à cet aide-mémoire». Samuel Sarr vait aussi piloté le projet de réhabilitation des centrales des Iles du Saloum et développement de l’utilisation de l’Energie Solaire. Sur instruction du ministre d’Etat, ministre de l’Energie, monsieur Daniel Sarr conseiller technique chargé de l’électricité et Monsieur Alassane Niane, conseiller technique chargé de l’Electrification rurale et des énergies renouvelables avaient reçu Monsieur Amadou Djibril Kane, opérateur dans le domaine des énergies renouvelables. Au cours de cette rencontre, il s’est agi pour Monsieur Kane de soumettre à l’attention du département l’importance qui devait être accordée sur les points suivants : l’achèvement des installations solaires individuelles dans l’Arrondissement de Wack Ngouna, conformément aux engagements pris par le Ministre lors de sa visite du 29 février 2008. la nécessité de réhabiliter les centrales hybrides (solaire/diesel) des Iles de Dionewar, Bassoul-Bassar et de Djirnda qui sont actuellement gérées par la SENELEC et dont la partie solaire ne fonctionne plus, ce qui entraîne une durée réduite de fourniture d’électricité (6 heures par jour) ; la centrale solaire à construire sur les toits des entrepôts du PAD, dossier qui jusque-là était suivi par le Ministère des Energies Renouvelables. Maderpost / Leral / Abass SECK
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