De plus en plus de Sénégalaises mettent en place une entreprise pour subvenir à leurs besoins. La tendance est généralement dictée par deux facteurs: le manque d’emplois et les salaires dérisoires dans les domaines où elles sont diplômées.
ENTREPREUNARIAT – Des couloirs des hôpitaux aux urgences, en passant par les salles de soins et d’hospitalisation, Maïmouna Sall a servi pendant plusieurs mois dans les structures sanitaires avant de se résigner à abandonner sa vocation initiale pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
Pour échapper aux salaires dérisoires qu’offre son métier, elle s’est spécialisée dans la confection et la vente de savons et de jus de fruits.
“J’ai fait des études d’infirmière d’État mais ce travail ne me permet pas de subvenir à mes besoins, donc j’ai arrêté pour entreprendre ce business qui tant bien que mal me permet de joindre les deux bouts”, confie-t-elle.
Malgré des débuts difficiles marqués par un marché saturé, Maïmouna s’accroche et parvient à avoir une clientèle fidèle grâce à des “savons et jus de fruits de bonne qualité” qu’elle produit avec “beaucoup de soins“.
Nadia Fall a aussi suivi la voie de l’entrepreneuriat. Après des études en transit, elle n’a jamais pu avoir un travail qui correspond à son profil.
“Parce qu’il est difficile de trouver du travail, j’ai monté ce business de vente des voitures avec un ami qui vit en France. Au début c’était pas facile parce qu’on a commencé avec la vente de scooters et de pièces détachées; après, quand ça a commencé à marcher, on a investi dans la vente de voitures”, explique-t-elle avec fierté.
Cependant, Nadia avoue être souvent “marginalisée” car il est très difficile d’évoluer dans ce domaine qui est dominé par les hommes. Malgré tout, elle fait de son mieux pour que ça marche.
Le mariage entre la nécessité et la passion, les jeunes savent également le faire comme le montre l’expérience de Safia Ly.
“Je n’ai pas pu faire d’études poussées car j’ai été très tôt appelée à aider ma mère en tant qu’aînée. Devant ce dilemme assez compliqué, j’ai décidé de chercher une source de revenus qui me passionne et c’est comme ça que j’ai commencé la couture“, se rappelle-t-elle.
Aujourd’hui, Sadia s’en sort assez bien avec les tenues qu’elle confectionne et ses bénéfices lui permettent de prendre en charge les besoins de la famille et la scolarité de ses frères et sœurs. “Je ne regrette pas du tout d’avoir laissé les études pour devenir soutien de famille“, affirme-t-elle avec assurance.
L’entrepreneuriat féminin est de plus en plus fort avec des jeunes femmes qui n’attendent pas le soutien de l’État pour se lancer. Très souvent, leur commerce est financé sur fonds propres ou via des prêts privés. L’essentiel, pour elles, est de subvenir à leurs besoins avec une autonomie totale.
Maderpost / Voaafrique