Les décideurs politiques, les experts en genre et les acteurs du développement appellent les pays africains et la région à investir et à collaborer davantage pour financer la production et l’utilisation de données sur le genre afin d’améliorer la vie des femmes et des filles.
L’AGSF de cette année vise à faire le point sur les progrès réalisés par l’Afrique et les perceptions du genre dans la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement, le Programme d’action d’Addis-Abeba ainsi que le troisième Programme africain sur les statistiques de genre.
Le thème dudit Forum « Mutualiser les efforts : financer les données qui font que les femmes et les filles comptent », s’inspire de l’appel lancé lors de la Journée internationale de la femme 2024, « Investir dans les femmes, accélérer le rythme ».
« Le déficit de financement pour les Objectifs de développement durable (ODD) s’élève à 1 300 milliards de dollars par an », a déclaré le Chef de la Section des statistiques démographiques et sociales, William Muhwava, s’exprimant au nom du Directeur du Centre africain pour la statistique, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Oliver Chinganya.
« L’Afrique a besoin de 800 millions de dollars supplémentaires, au minimum, par an pour atteindre les ODD. Au rythme actuel, l’égalité des sexes ne sera atteinte qu’en 2094 », a déclaré M. Muhwava.
Bien que l’aide au développement, en faveur de l’égalité des sexes, augmente annuellement depuis 2015, le financement des données et des statistiques de genre a chuté de près de la moitié par rapport aux moyennes de 2019.
« Investir dans la production et l’utilisation de données sur le genre et les mettre au service de l’égalité des sexes est donc l’objectif commun crucial de l’AGSF24 », a déclaré la Représentante du Bureau multi-pays d’ONU Femmes en Afrique du Sud (SAMCO), Madame Aleta Miller.
En tant que l’une des réunions annuelles, les plus importantes, des producteurs et des utilisateurs de statistiques de genre en Afrique, l’AGSF fournit une plateforme inestimable pour améliorer la façon dont la région met à disposition et utilise les données de genre.
Ces dernières peuvent être utilisées pour des politiques probantes et la prise de décisions, notamment en matière de budgétisation sensible au genre, pour améliorer la vie des femmes et des filles africaines.
En effet, les données et les statistiques de genre sont essentielles pour répondre efficacement aux diverses réalités des femmes et des hommes, des garçons et des filles dans le développement de l’Afrique.
« Sans une approche genre des statistiques, la planification et la mise en œuvre des politiques, des programmes et des projets ne prendront pas suffisamment en compte, la différence de statut entre les hommes et les femmes », a déclaré Koffi Marc Kouakou, statisticien-économiste principal de la BAD, s’exprimant au nom de Nathalie Gahunga, directrice de la division du genre et de l’autonomisation des femmes de la BAD.
« Il s’agit d’une occasion précieuse de renforcer la collaboration régionale, de partager les meilleures pratiques et d’élaborer des stratégies visant non seulement à mobiliser des financements, mais aussi à mutualiser les ressources pour la production et l’utilisation de données de genre », a déclaré la Secrétaire permanente du Botswana pour la jeunesse, les sports et la culture, Madame Bridget John.
« Le partage d’expérience et l’échange d’idées par le biais de ce forum interdisciplinaire nous permettront d’acquérir les nouvelles connaissances pratiques nécessaires pour faire avancer ce programme », a déclaré le Madame John.
La sixième édition de l’AGSF est organisée conjointement par Statistics Botswana, la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD), PARIS21, la Coopération pour le développement de l’Afrique australe (SADC) et ONU Femmes sous les auspices de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
Maderpost