Après une semaine de débats parfois virulents, la loi immigration a finalement été largement adoptée ce mercredi après-midi 14 novembre par les sénateurs. Le texte a toutefois été profondément durci par la droite, majoritaire dans la Chambre haute, et pourrait être remanié lors de son examen à l’Assemblée nationale.
SENAT – C’est d’ailleurs ce que souhaite le camp présidentiel. Son patron au Sénat François Patriat a même qualifié le texte adopté cet après-midi de « rétrograde », réactionnaire, et plaidé pour un travail de rééquilibrage de la part des députés. Mais il assume que son groupe ait voté en faveur de la loi, au nom de l’intérêt du gouvernement de parvenir à faire passer ce texte jugé important.
Ce n’est pas le seul paradoxe de cet après-midi : le Rassemblement national a par exemple voté contre, malgré plusieurs dispositions ajoutées au texte, comme la suppression de l’aide médicale d’État pour les personnes en séjour irrégulier, vieille revendication de l’extrême droite.
La gauche n’a guère pesé dans les débats durant cette dernière semaine et cela s’est ressenti lors du vote : 210 voix pour et 115 contre. Mais elle a donné rendez-vous à l’Assemblée où elle devrait batailler ferme sur la question des régularisations, du droit du sol ou de l’universalité des aides sociales.
Il faudra donc au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin devoir manœuvrer finement pour éviter un passage en force gouvernemental. « Bonne chance à lui » a ainsi lancé ironiquement le patron des sénateurs centristes, Hervé Marseille, à la sortie de l’hémicycle.
Maderpost / Rfi