Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation invite à revisiter l’œuvre d’un héros, d’un illustre africain qui s’est sacrifié pour l’émancipation et la liberté humaine. Moussa Baldé a fait cet appel hier à l’ouverture du Colloque international, qui se tient à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, sur Amilcar Cabral, 50 ans après sa mort.
COMMEMORATION – Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation est clair : l’action et la pensée de Amilcar Cabral constituent sans nul doute des références vivantes pour tous les hommes et femmes engagés dans la construction de nos pays. «C’est une source d’inspiration pour des générations, surtout pour les jeunes d’aujourd’hui, du fait de l’exemplarité de son leadership pour employer le langage d’aujourd’hui», a soutenu Pr Moussa Baldé, qui présidait hier la cérémonie d’ouverture du Colloque international sur : «50 ans après la mort de Amilcar Cabral.» Tant dans sa démarche politique qu’intellectuelle, souligne le ministre, Amilcar Cabral a su faire preuve d’audace et d’originalité, récusant toute forme de mimétisme et de dogmatisme. «Il a voulu partir de la réalité avec les moyens et les hommes qui étaient les siens. Il a été incontestablement d’une stature imposante, un leader en contact permanent avec une réalité locale en constante et profonde mutation, ferraillant sur les plans diplomatique et idéologique, enseignant et organisant tout à la fois», rappelle Pr Moussa Baldé. Le ministre poursuit : «Cabral, sous bien des rapports, est notre contemporain en ce que les défis qu’il s’est lancés, de libérer nos peuples et d’améliorer leurs conditions de vie, restent actuels car, disait-il, les peuples ne luttent pas pour des idées mais pour vivre mieux. En cela, relire Cabral à la lumière des défis contemporains, c’est se prémunir contre des errements et rappeler nos urgences et combats que nous ne pouvons pas esquiver.» Dans la perspective d’une large diffusion de la pensée et de l’œuvre de Amilcar Cabral, aussi bien dans nos universités que dans les établissements d’enseignement secondaire, le ministre de tutelle a dit sa disponibilité à accompagner les organisateurs dans la publication et la diffusion des actes du colloque.
De son côté, Abderrahmane Wone, représentant de la Fondation Trust Africa, recommande aux organisateurs du colloque de voir comment intéresser la nouvelle génération, celle des nouveaux cadres, aux programmes des gens comme Cheikh Anta Diop, Amilcar Cabral, Nelson Mandela… «Ce matin, un jeune l’a posé, c’est un problème de cloisonnement générationnel qui permettra de mobiliser tout le monde autour de la même cause qui, en réalité aujourd’hui, est l’unité africaine. Le Sénégal à lui seul ne s’en sortira pas, la Guinée-Bissau à elle seule ne s’en sortira pas, l’Afrique du Sud, la Mauritanie… non plus. Il faut une dynamique unitaire», a plaidé le représentant de Trust Africa.
Maderpost / Le Quotidien